mardi 5 janvier 2010

Une journée on the moon.






















Ce soir, mes chers lecteurs, je vais vous conter ma vie qui (à elle seule) est une véritable aventure.

Comme vous (ne) le savez (pas), je suis actuellement en stage en psychiatrie. J'entends déjà d'ici vos grands "ooooh" de compassion, j'entends aussi la petite blague qui suivra de manière magnifiquement quasi systématique : "au moins, tu seras dans ton élément."
Merci, oh combien merci de cette originale réplique à laquelle nooon je ne suis absolument pas habituée.

Bref, tout ça pour dire que je suis donc tombée "chez les fous". Dans le service où je suis, il faut une clé pour ouvrir la porte d'entrée, une clé pour ouvrir la porte sas, une clé pour ouvrir la salle de soin, une clé pour ouvrir la pharmacie, une clé pour ouvrir la salle de bain, une clé pour ouvrir la salle à manger, une clé pour ouvrir les chambres et (important) une clé pour ouvrir les toilettes.
Vous m'aurez compris, inutile de me demander ce que je fais de mes journées : J'ouvre des portes.

A part ça,  je fais aussi beaucoup d'autres choses fortes intéressantes comme préparer des médicaments et des gouttes. Le genre de truc que toi tu en prend trois et tu pars faire mumuse au pays des rêves. Je prépare des centaines de gouttes, et je fais bien attention de ne rien oublier parce que j'ai pas envie de me faire casser la figure.

Sinon, j'écoute beaucoup, je dis beaucoup oui aussi parce que je veux une bonne note à mon stage. J'essaye de tout enregistrer, et c'est pas facile parce qu'apprendre en deux jour les prénoms des vingt deux patients, des huit infirmiers, des quatre médecins, retenir les médicaments et leurs classes thérapeutiques et la place de tous les gadjets tels que des cathés, seringues, feuilles de labo, agenda, sparadrap, manugel et gants... en bref, des objets insignifiants comme ça au premier abord, mais oh combien utiles, et que tu trouves tout le temps, sauf au moment où tu en a besoin (notamment le pot à ecbu par exemple).

J'ai aussi rangé toute une pharmacie de médicaments (vous ne le savez peut être pas, mais c'est tellement mission impossible de retrouver LA petite étiquette qui va avec LA petite plaquette et de la ranger dans LA petite case parmi les 500 petites cases des TROIS grandes armoires, que j'en ai encore des sueurs.)

Sinon, c'était cool. J'ai fait la connaissance d'un infirmier un peu style surfeur au yeux verts, (vous l'aurez compris, pas du tout mon genre) le gars-qui-donne-chaud-partout-quand-on-le-regarde-et-surtout-quand-il-t'explique-les-yeux-dans-les-yeux-comment-surveiller-l'anagranulocytose-et-qu'il-effleure-ta-main-en-ouvrant-un-tiroir, et j'ai d'ailleurs appris dans la foulée qui attendait son premier enfant. Un garçon. Alors, je vous le demande, pourquoi n'ai-je pas fait ce stage IL Y A NEUF MOIS ?? L'infirmière lui a donc rappelé cette information siii facile à oublier d'un air tout à fait menaçant dans la réplique ci dessous :
"Ce n'est pas parce que je te laisse ranger les médocs avec la stagiaire mignonne qu'il faut que tu oublies que tu vas être papa".
Merci, là, d'un coup, je me sens mieux.
Je n'ai donc rien trouvé mieux que d'émettre un petit rire niais que j'ai aussitôt regretté.

Quand je vous dis que c'est contagieux...

2 commentaires:

Norma Jean a dit…

Admirons cette remarquable mise en abyme: la photo de ton article est une photo de ton article précédent.
ps: c'est quoi un pot à ecbu ?

Nyctalopia a dit…

je vais contribuer à ta culture G ma chère norma.

L'examen cyto-bactériologique des urines, (en France ECBU, en Belgique EMU = examen microscopique des urines) est un examen de biologie médicale, étudiant l'urine d'un patient et déterminant notamment la numération des hématies et des leucocytes, la présence ou non de cristaux et de germes. Il est fréquemment utilisé pour détecter une infection urinaire.

Donc en gros, si tu as mal au ventre et que ça te brûle quand tu fais pipi, tu as de grandes chances d'y passer. lol