mardi 22 mai 2012

Twenty four, bim




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jeudi 23 février 2012

« Le rire est à l’homme ce que la bière est à la pression. »


« Rire ? Se soucie-t-on jamais de rire ? Je veux dire, vraiment rire, au delà de la plaisanterie, de la moquerie, du ridicule. Rire, jouissance immense et délicieuse, toute jouissance... »

« Je disais à ma soeur, ou elle me disais, tu viens, on joue à rire ? On s'allongeait côte à côte sur le lit, et on commençait. Pour faire semblant, bien sûr. Rire si ridicules qu'ils nous faisaient rire. Alors, il venait, le vrai rire le rire entier, nous emporter dans son déferlement immense. Rire éclatés, repris, bousculés, rires magnifiques, somptueux et fous... et nous riions à l'infini du rire de nos rires... Oh rire ! Rire de la jouissance, jouissance du rire; rire, c'est si profondément vivre. »

Au désir sexuel du mâle, voué aux instants fugaces de l'érection, donc fatalement fiancé à la violence, l'auteur oppose, en l'exaltant comme son antipode, la « jouissance » féminine, douce, omniprésente, et continue. Pour la femme, pour autant qu'elle n'est pas aliénée à sa propre essence, « manger, boire, uriner, déféquer, toucher, entendre, ou même être là », tout est jouissance. Cette énumération de voluptés s'étend à travers le livre comme une belle litanie. « vivre est heureux : voir, entendre, toucher, boire, manger, uriner, déféquer, se plonger dans l'eau et regarder le ciel, rire et pleurer. »
Et si le coït est beau, c'est parce qu'il est la totalité des « jouissances possibles de la vie : le toucher, le voir, l'entendre, le parler, le sentir, mais encore le boire, le manger, le déféquer, le connaître, le danser ».

[…]

En haut, telle la voute de ce temple de la volupté, éclate le rire, « transe délicieuse du bonheur, comble extrême de la jouissance. Rire de la jouissance, jouissance du rire ». Incontestablement, ce rire là est au delà de la plaisanterie, de la moquerie, du ridicule. Les deux sœurs allongées sur le lit ne rient de rien de précis, leur rire n'a pas d'objet, il est l'expression de l'être qui se réjouit d'être.


Le livre du rire et de l'oubli
Kundera

mercredi 15 février 2012

Art-thérapie




Je crois que ma pensée a été un peu trop tintée d'idéalisme, c'est sûrement le fléau des gens un peu trop rêveurs. Quand on rêve, soit on reste endormi, auquel cas tout va bien, soit on est déçu en se réveillant parce qu'on pensait que ça serait mieux. J'en suis donc arrivée à la conclusion que tout cela était une question de sensibilité, et que c'était probablement la raison qui faisait que les plus grands artistes étaient souvent déprimés : c'était leur capacité à imaginer les plus belles choses qui, paradoxalement, causait leur perte, d'une part parce qu'elle les rendait d'autant plus perméables, d'autre part à cause de la désillusion qui leur sautait au visage certains jours.


« Brusquement, ma vie s'arrêta... Je n'avais plus de désirs. Je savais qu'il n'y avait rien à désirer. La vérité est que la vie est absurde. J'étais arrivé à l'abîme et je voyais que, devant moi, il n'y avait rien que la mort. Moi, homme bien portant et heureux, je sentais que je ne pouvais plus vivre »
Tolstoï— Journal, septembre 1869

Laisse moi t'aimer - Mike Brant

jeudi 30 juin 2011

Des hauts, des bas, des bas, des bas....

















C'est un fait, ma réflexion ressemble de jour en jour davantage à  celle d'une huître.
Je deviens inintéressante, je me sens inintéressante, et je vis des choses inintéressantes.
Je me fais chier.

Mes journées se déroulent dans un lieu froid, que dis-je, glacé, que ce soit en son âme et son corps.
Les murs sont blancs, tout est propre, tout est désespérément pareillement gelé. Déjà, parce qu'on se caille, mais aussi parce que le plus insignifiant bourgeon de créativité qui aurait un tant soit peut pu faire partie de nous est condamné à être fané dans les plus brefs délais.

Je deviens blasée, pourtant, j'ai toujours dit que jamais je ne voulais surtout pas être blasée. Certes, il y a du stress, mais le stress ne vient pas du fait que nous découpons des gens toute la journée, ça, ce n'est rien à côté de supporter les gens qui nous entourent. Oh non, pas tous les gens. Mais, alors que, chaque jour j'accomplis mon devoir de parfaite petite nurse, j'ai parfois davantage l'impression de tenir le rôle de l'objet transitionnel du gamin qui tape son doudou quand il vient de se faire mal.

Ce n'est que le début, et pourtant, j'ai déjà cette petite aigreur qui aromatise ma vie comme un vinaigre trop âcre. 

C'est paradoxale, car finalement, ce boulot, bah je me dis que je l'aime bien. J'aime bien les copines, j'aime bien l'adrénaline et j'aime bien le côté "je sauve des enfants". J'aime bien avoir l'impression d'être un peu intelligente quand on discute le cas médicaux au restaurant, où comprendre à peu près de quoi il s'agit dans Dr House quand il dit que le taux de créat plombe l'hypothèse de l'insuffisance rénale.

C'est seulement quand je me demande pourquoi je n'écris plus, pourquoi je ne dessine plus, pourquoi je ne lis plus, pourquoi je suis tout le temps fatiguée, que je me rends compte qu'on m'anesthésie petit à petit,  par une bonne dose de cartésianisme salée au Diprivan qu'on m'injecte sans que je ne m'en apperçoive, au compte goutte, jour après jour. Je ne réfléchis plus vraiment, j'enchaîne les actes, plus vite, toujours plus vite, parce que la médecine, ça doit être un petit peu rentable, quand même. Je travaille avec des gens qui gagnent quarante fois ce que je gagne en un mois, qui achètent en ligne des montres à seize mille euros au lieu d'aller boire un café, ou qui partent en Normandie avec leur jet privé le week end. 

Mais en fait, oh que non je ne suis pas jalouse. Je suis blasée c'est tout. 

Alors, tout ce que je demande, moi, c'est qu'on me laisse réfléchir par moi même, qu'on me débride l'esprit, qu'on me rende ma joie de vivre, mon esprit critique et ma naïveté. 

Alors, même si ça va être dur, même si je serai pauvre, même si elles vont me manquer, même si je retourne un tout petit peu en arrière. Oh, je sais tout ça, mais ce sera toujours moins dur que de finir par ne plus rien ressentir.

Hâte.



Evidemment, Evidemment, 
On danse encore, sur les accords qu'on aimait tant,
Evidemment, Evidemment,
On rit encore pour des bêtises, comme des enfants,
Mais pas comme avant.

jeudi 10 février 2011


















Blog en jachère. 

Merci .

Pardon.


vendredi 31 décembre 2010

On s'est donné Rendez-Vous...





Ce soir, c'est LE grand soir. On s'est toute pomponnées, on a toutes sorti nos petites chaussures à talons, on est toute surexcitées, parce que ce soir, c'est une soirée spéciale retrouvailles. ça fait un bail qu'on ne s'est pas vues toutes ensembles, et bloquer une date commune a été un véritable parcours du combattant. Mais ce soir, tout ça, c'est oublié parce que ça y est, c'est le soir R, et elles m'ont manqué mes bichettes

Plantée comme un piquet devant le Macdo, le cadeau dans les mains, je vois d'abord débouler une véritable furie qui rate un créneau plus facile qu'un lancer de dés, avant de repartir de plus belle dans un furibond crissement de pneus. Mais oui, c'est elle, cette chère C qui, de toute évidence, n'a rien perdu de sa fluide conduite automobile. Lorsque la voiture passe sous mon nez, j'ai juste le temps d'apercevoir le temps d'une fraction de seconde la mine effarée de J  sur le siège passager (vous l'avez compris, la place du mort), qui croit bien que sa dernière heure a choisi de sonner, mais qui n'a pas l'air trop d'accord avec ça. 
Mais voilà M qui revient, toute pimpante. Elle vient de se taper l'affiche sur le parking du ciné, pour changer, parce qu'elle a profité que C passe devant elle pour faire la mégère et lui râler dessus d'un air vipereux.  Le problème étant que "je vous jure, tous ces gens dépourvus de second degré, c'est pas croyable", l'ont regardé un peu bizarrement, un peu surpris de l'excessive réaction d'une si élégante demoiselle qui s'y croit un peu pour houspiller avec virulence une pauvre automobiliste, qui se surcroit, n'a rien fait.
Nous en sommes là du déroulement de la soirée, quand, après plusieurs tentatives de stationnement  infructueuses, les voilà, C et J, toutes mignonnettes dans leur petites robes et avec leur nouvelle coupe qu'elles arborent fièrement en pleurant sur leur chevelure d'antan.

Et ça ricane, et ça jacasse, et ça parle tout le monde en même temps, et on a tellement de trucs à se raconter qu'on ne sait pas trop par où commencer. 
C'est le moment que choisit A pour arriver, et on décide communément d'aller se mettre au chaud. 
C'est soir de rugby, alors ya de l'ambiance dans le restau. Nous on s'en fou, parce que l'ambiance, on l'a déjà, et de toute façon on a tellement envie de passer une bonne soirée que même si le tournedos de lotte n'est pas terrible, il nous en fait plus pour nous mettre de mauvais poil. 
On fait un tour de table, on se raconte un peu les derniers potins, on parle exams (un peu) et mecs (beaucoup), on se sent limites pompettes même si on n'a pas encore pris l'apéro, et quand la serveuse prend nos commandes elle nous toise d'un air supérieur qui nous agace un peu. 

Enfin arrive le tour de A de nous raconter sa vie. C'est après nous avoir raconté les aventures de son voisin schizophrène pendant vingt bonnes minutes, qu'elle termine d'un air désinvolte :
"Ah oui, et sinon... Bah je me suis fiancée!"
Et vas-y qu'elle brandit sous nos yeux ébahis une pierre grosse comme un œuf, avec la mine toute réjouie de quelqu'un qui a réussit son petit effet.
Je ne vous raconte pas l'émotion de ce moment si spécial : les premières fiançailles de notre groupe. Mes amies du lycée quoi. Le coup de vieux. Violent. 
La nouvelle fait l'effet d'une bombe. On ne peux plus arrêter de s'extasier sur la bague, et "est-ce qu'il s'est mis à genou?", et "tes parents, ils ont dit quoi?", et pioupioupiou et blablabla.

Ensuite, on est allé boire une pinte ou deux pour fêter ça, et un shooter ou quatre pour être un peu joyeuses, et on a terminé la soirée en beauté en matant des gens "un peu échangistes" se rouler des pelles à quatre, en prenant des airs outrés et en ricanant bêtement.

Enfin bref, c'était bien cool.


Beattles - Hey Dude

mardi 28 décembre 2010

C'est grave, Docteur ?












Je crois que les seules personnes que je suis capable d'aimer de manière constante sont mon chien, ma famille et mes meilleurs amis. 

En ce qui concerne les relations hommes-femmes, ma capacité au sentiment est à l'image de l'onde QRS d'un électrocardiogramme, puissante, passionnée et terriblement variable, éternel reflet de l'activité électrique de mon cœur. Chez moi, l'électricité se fond dans l'émotion, et l'émotion dans la chimie, ce qui finit par donner une infâme potion un peu nauséabonde d'incompréhension et de doute à l'odeur de roussi. 

Long time ago, au commencement de ma vie sentimentale, j'ai eu tendance à reproduire un schéma répétitif, à me complaire dans ce cocon mélodramatique qu'offre l'instabilité des caractères incompris en besoin de réassurance. J'aimais ce rôle de sauveuse dont je m'octroyais les pouvoirs de bonne fée à l'âme pure et à l'oreille attentive. Emprunte de naïveté, je cherchais à être reconnue par la beauté de mes bonnes actions et la transparence de ma personne. On dit que les opposés s'attirent, c'est ainsi que j'ai commencé à me lancer inconsciemment dans cette quête d'un idéal chevaleresque dans la peau de mes bad boys fumeurs de shit.
Comme vous vous en doutez, je ne l'ai jamais trouvé. 

Quelques années plus tard, mes relations reflètent cette quête insatisfaite d'une perfection latente. Je voudrais me débarrasser de ce filtre qui me colle à la peau et me renvoie toujours les imperfections de mes relations, au lieu de me satisfaire de leurs caractères longtemps désiré. Mais quoi que je fasse, je me retrouve confrontée à ce clivage qui désunit l'abstrait incorporel ciblé par mon subconscient de cette réalité qui est mienne. Je finis toujours par me convaincre que je préfère ne pas avoir d'histoire du tout plutôt que de m'investir dans une histoire imparfaite.
C'est donc je que je fais, le plus souvent. 

C'est balot, hein?

Cocoon, On my way