vendredi 31 décembre 2010

On s'est donné Rendez-Vous...





Ce soir, c'est LE grand soir. On s'est toute pomponnées, on a toutes sorti nos petites chaussures à talons, on est toute surexcitées, parce que ce soir, c'est une soirée spéciale retrouvailles. ça fait un bail qu'on ne s'est pas vues toutes ensembles, et bloquer une date commune a été un véritable parcours du combattant. Mais ce soir, tout ça, c'est oublié parce que ça y est, c'est le soir R, et elles m'ont manqué mes bichettes

Plantée comme un piquet devant le Macdo, le cadeau dans les mains, je vois d'abord débouler une véritable furie qui rate un créneau plus facile qu'un lancer de dés, avant de repartir de plus belle dans un furibond crissement de pneus. Mais oui, c'est elle, cette chère C qui, de toute évidence, n'a rien perdu de sa fluide conduite automobile. Lorsque la voiture passe sous mon nez, j'ai juste le temps d'apercevoir le temps d'une fraction de seconde la mine effarée de J  sur le siège passager (vous l'avez compris, la place du mort), qui croit bien que sa dernière heure a choisi de sonner, mais qui n'a pas l'air trop d'accord avec ça. 
Mais voilà M qui revient, toute pimpante. Elle vient de se taper l'affiche sur le parking du ciné, pour changer, parce qu'elle a profité que C passe devant elle pour faire la mégère et lui râler dessus d'un air vipereux.  Le problème étant que "je vous jure, tous ces gens dépourvus de second degré, c'est pas croyable", l'ont regardé un peu bizarrement, un peu surpris de l'excessive réaction d'une si élégante demoiselle qui s'y croit un peu pour houspiller avec virulence une pauvre automobiliste, qui se surcroit, n'a rien fait.
Nous en sommes là du déroulement de la soirée, quand, après plusieurs tentatives de stationnement  infructueuses, les voilà, C et J, toutes mignonnettes dans leur petites robes et avec leur nouvelle coupe qu'elles arborent fièrement en pleurant sur leur chevelure d'antan.

Et ça ricane, et ça jacasse, et ça parle tout le monde en même temps, et on a tellement de trucs à se raconter qu'on ne sait pas trop par où commencer. 
C'est le moment que choisit A pour arriver, et on décide communément d'aller se mettre au chaud. 
C'est soir de rugby, alors ya de l'ambiance dans le restau. Nous on s'en fou, parce que l'ambiance, on l'a déjà, et de toute façon on a tellement envie de passer une bonne soirée que même si le tournedos de lotte n'est pas terrible, il nous en fait plus pour nous mettre de mauvais poil. 
On fait un tour de table, on se raconte un peu les derniers potins, on parle exams (un peu) et mecs (beaucoup), on se sent limites pompettes même si on n'a pas encore pris l'apéro, et quand la serveuse prend nos commandes elle nous toise d'un air supérieur qui nous agace un peu. 

Enfin arrive le tour de A de nous raconter sa vie. C'est après nous avoir raconté les aventures de son voisin schizophrène pendant vingt bonnes minutes, qu'elle termine d'un air désinvolte :
"Ah oui, et sinon... Bah je me suis fiancée!"
Et vas-y qu'elle brandit sous nos yeux ébahis une pierre grosse comme un œuf, avec la mine toute réjouie de quelqu'un qui a réussit son petit effet.
Je ne vous raconte pas l'émotion de ce moment si spécial : les premières fiançailles de notre groupe. Mes amies du lycée quoi. Le coup de vieux. Violent. 
La nouvelle fait l'effet d'une bombe. On ne peux plus arrêter de s'extasier sur la bague, et "est-ce qu'il s'est mis à genou?", et "tes parents, ils ont dit quoi?", et pioupioupiou et blablabla.

Ensuite, on est allé boire une pinte ou deux pour fêter ça, et un shooter ou quatre pour être un peu joyeuses, et on a terminé la soirée en beauté en matant des gens "un peu échangistes" se rouler des pelles à quatre, en prenant des airs outrés et en ricanant bêtement.

Enfin bref, c'était bien cool.


Beattles - Hey Dude

mardi 28 décembre 2010

C'est grave, Docteur ?












Je crois que les seules personnes que je suis capable d'aimer de manière constante sont mon chien, ma famille et mes meilleurs amis. 

En ce qui concerne les relations hommes-femmes, ma capacité au sentiment est à l'image de l'onde QRS d'un électrocardiogramme, puissante, passionnée et terriblement variable, éternel reflet de l'activité électrique de mon cœur. Chez moi, l'électricité se fond dans l'émotion, et l'émotion dans la chimie, ce qui finit par donner une infâme potion un peu nauséabonde d'incompréhension et de doute à l'odeur de roussi. 

Long time ago, au commencement de ma vie sentimentale, j'ai eu tendance à reproduire un schéma répétitif, à me complaire dans ce cocon mélodramatique qu'offre l'instabilité des caractères incompris en besoin de réassurance. J'aimais ce rôle de sauveuse dont je m'octroyais les pouvoirs de bonne fée à l'âme pure et à l'oreille attentive. Emprunte de naïveté, je cherchais à être reconnue par la beauté de mes bonnes actions et la transparence de ma personne. On dit que les opposés s'attirent, c'est ainsi que j'ai commencé à me lancer inconsciemment dans cette quête d'un idéal chevaleresque dans la peau de mes bad boys fumeurs de shit.
Comme vous vous en doutez, je ne l'ai jamais trouvé. 

Quelques années plus tard, mes relations reflètent cette quête insatisfaite d'une perfection latente. Je voudrais me débarrasser de ce filtre qui me colle à la peau et me renvoie toujours les imperfections de mes relations, au lieu de me satisfaire de leurs caractères longtemps désiré. Mais quoi que je fasse, je me retrouve confrontée à ce clivage qui désunit l'abstrait incorporel ciblé par mon subconscient de cette réalité qui est mienne. Je finis toujours par me convaincre que je préfère ne pas avoir d'histoire du tout plutôt que de m'investir dans une histoire imparfaite.
C'est donc je que je fais, le plus souvent. 

C'est balot, hein?

Cocoon, On my way

lundi 20 décembre 2010

"Tu joues dans la cour des grands, maintenant"


 
Nyctalopia est devenue grande
Elle a maintenant un métier, un "chez elle" et un mec. Les trois en même temps.
Elle a déménagé sous la pluie, visité dans la neige et emboché dans le froid. C'est que le climat, ici, ça rigole pas.
Mais ce n'est pas grave, parce que cette ville lui plait. Grave. 
Elle aime la vue du balcon sur les toits de la Croix Rousse quand le soleil se couche, la lumière qui court sur le sommet du mont blanc lorsque le ciel est dégagé, elle aime les gens qui vivent ici, leur simplicité et leur gentillesse. Elle a du rencontrer trente nouvelles têtes en deux semaines, parce ses collocs ils ont une vie sociale plutôt bien remplie. Elle aime le piquant du froid sur le nez, le bipbip du métro quand il démarre, le sapin de Noël tout de mauve et d'argent vêtu, dont le scintillement fait pétiller le salon. Elle aime son appart, sa verdure, son odeur et sa vie.
Samedi, Nyctalopia a enfilé sa blouse pour aller travailler. Elle avait ce petit nœud au ventre qui vous serre l'estomac et la gorge un peu sèche. Elle est arrivée dans cet hôpital inconnu de cette grande ville inconnue, elle a rencontré des collègues inconnus et des patients inconnus. Ok, elle a un peu galéré. Mais elle a kiffé se promener avec son petit chariot, elle a kiffé qu'on ne soit plus derrière son dos, elle a kiffé faire sa vie tranquille. Mais ce qu'elle a le plus kiffé, c'est de frapper, d'entrer dans une chambre et de dire "Bonjour, je m'appelle Nyctalopia et je suis infirmière".
L'infirmière du matin lui a demandé si elle ne faisait pas de  l'eczéma à changer de vie comme ça. C'est vrai que bon, c'est quand même une expérience quelque peu stressante je vous l'accorde, amis tout semble si bien concorder que c'en est presque flippant. Comme les pièces d'un puzzle qui font que finalement, je me sentirais presque chez moi, ici. 

La vie avec des collocs est encore mieux que je l'avais imaginé, et point du tout oppressante comme je l'avais craint. Chacun a sa place, chacun est content d'être ici et finalement, ça ferait presque une petite famille.

Enfin bref, Nyctalopia a survécu et vous souhaite un Joyeux Noël. 
Mangez bien, buvez bien. 
Point de folies.
Prenez soin de vous.
Et à bientôt.