dimanche 28 février 2010

Je travaille... ma vie sociale.






C'est un soir, comme les autres soirs, un vendredi comme les autres vendredis, un week-end d'avant partiel pas très engageant, comme tous les week-ends d'avant partiels. Fatiguée des révisions, fatiguée du système digestif, des fissures intestinales et des diverticulites. Fatiguée des maladies de Crohn, des rectocolites hémorragiques et des sténoses peptiques. On a besoin de changer d'air. J'avais pourtant pris la ferme décision de faire l'ermite ce week end, mais comme à mon habitude, j'ai été faible.

Ce sont souvent les soirées impromptues qui sont les meilleures. Ce soir là, je n'ai rien vu venir. On devait juste aller manger chez C avec M, et peut être aller boire un petit verre en ville ensuite. Et puis, j'ai soudainement été inondée par ce désir de chouille, celui qui vous prend au ventre et qui vous fait des gouzigouzis. Celui qui déchaîne une petite vague d'excitation à l'idée de se prendre une chauffe. C'était bon, mais c'était mal. J'aurais du réviser. 

01h30, un bar sombre, lumière un peu tamisée, musique à fond. Mes copines sont parties fumer, moi je surveille les affaires. Des moments comme celui là, où je me retrouve seule, ils sont rares mais ils sont savoureux. J'ai l'impression de devenir extérieure à la scène et j'observe les autres. C'est comme si je flottais, je me fais voyeuse et j'imagine la vie des autres. C'est drôle, de regarder les gens. Une sorte d'étude sociologique du monde de la nuit. C'est fou comme les gens dans un bar ont des discutions futiles et inintéressantes, je suppose que c'est le cas des nôtres aussi. Enfin, tout de même, je persiste à me dire qu'il faudrait faire des annales des phrases les plus débiles interceptées au détour d'un verre, ce serait fort divertissant. Ici, tout le monde semble insouciant,  comme si le panneau de la porte d'entrée invitait à laisser ses soucis à la porte. On rit, on boit, on drague, on chante sur les chansons hyper connues de la playlist qui passe en boucle tous les soirs.

Un couple attire mon attention, il fait tâche dans la masse, on le dirait venu un peu d'un autre monde. L'homme est grand, très mince, vêtu d'une petite chemise blanche un peu ouverte. Il a des allures d'artiste  dérangé, de rockeur incompris. Boucles brunes qui tombent sur ses yeux, regard de braise, noir, incandescent, magnétique. La femme, cheveux longs, noirs, un peu trop maquillée, un peu trop saoul.  Ils papillonnent, s'embrassent, se disputent. Se caressent, se repoussent, s'aiment avec les yeux. Fuis moi je te suis,  ou la  destruction par la passion. Ils sont au milieu des autres, mais pourtant, on dirait qu'il sont seuls. Il sont un peu plus vieux que la moyenne, ou alors il ne sont pas si vieux mais ils sont peut être usés par les excès. La quarantaine, je dirais. Atypiques, mais fascinants. Pas beaux, mais envoûtants. 

Je suis là, à les fixer, c'est presque impoli mais je m'en fou (je suis un peu bourrée aussi). De toute façon, ils ne font pas attention, ils sont dans leur bulle. 
Soudain, pendant que la femme commande un verre, le mec se retourne brusquement vers moi, et plonge ses  grands yeux noirs dans les miens. Pas de manière agressive, pas de manière séductrice non plus, quelque chose d'un peu étrange, silencieux. ça me met un peu mal à l'aise, je suis la première à baisser le regard. Quand je relève les yeux, il m'observe toujours, c'est un regard profond et pénétrant, comme s'il essayait de lire dans mes pensées. Je l'ai mérité, ça ne se fait pas de mater les gens comme ça.
C'est le moment que choisit un pote pour venir me taper la discute, mon attention se disperse et je redeviens la fille enjouée qui a un peu trop bu. 
Quelques minutes plus tard, je me retourne à nouveau, ils se sont envolés, mes visiteurs venus d'un autre temps...


Stay, Maurice Williams & the Zodiacs




mercredi 24 février 2010

Arrêt sur image.



Tout tourne, tout vole, et tout tourbillonne dans ce grand Chaos qu'est la Vie.
Et dans ma tête, tout tourne, tout vole, et tout tourbillonne.

Je me sens semblable à une feuille morte, ballotée au gré du vent.

J'aime penser que tout arrive pour une raison. C'est terriblement lâche, terriblement rassurant, aussi.

Et je ne peux m'empêcher de croire avec l'espoir qu'un jour, toute chose retrouvera sa place, et que l'ordre établi sera restauré.

Est-ce que c'est ça, l'optimisme ?

lundi 15 février 2010

Un week end au milieu de nul part... ou «Retour à la Source»

















Il est de la nature de l'être humain de considérer que les choses ont été, et resteront semblables à ce qu'il a toujours connu. D'ailleurs, depuis l'enfance, nous avons tendance à exclusivement considérer nos parents comme LES Parents, dont le seul but, mieux, sacerdoce de leur vie de Parent, aura été de combler d'un amour sincère et spontané leur progéniture qui s'éveille en hurlant à trois heures du matin, ou qui déclare d'une voix ensommeillée : "Maman, j'ai vomi."
 
Ainsi, difficile pour un enfant de trois ans d'imaginer que la vie du Parent ne se limite pas à une quête sans trêve de fesses propres et de biberon chaud.
Pourtant, à l'âge adulte, même si ce ressenti se dissipe, il reste tout de même inconsciemment présent. Il paraît chose normale pour un individu de considérer les éléments vécus comme inédits et exclusifs, je dirais même que c'est probablement une programmation du cerveau humain d'être naturellement un peu égoïste, afin de favoriser la perpétuité de l'espèce.

Je suppose qu'il est donc normal d'avoir du mal à adopter une connaissance objective de la vie telle qu'elle était avant notre ô combien importante apparition sur terre, dans un premier temps de par le flou des éléments passé tel qu'ils en deviennent presque autres, mais aussi de par la difficulté à être témoin opportuniste d'un récit des temps jadis.

Nous étions donc tous réunis autour de la table en bois massif de cette grande maison de campagne, le temps semblant arrêté. Les discussions papillonnaient au rythme du feu qui crépitait dans la grande cheminée de pierre, et chacun se laissait envahir par cette torpeur presque enivrante d'un estomac comblé, tout en laissant ses sens absorber avec délice l'odeur du bois qui brûle et de la pomme chaude.

C'est dans cette atmosphère un peu confinée que, je ne sais plus de quelle manière, les discussions se portèrent sur « Avant ».

Il est décédé lorsque j'avais sept ans, et le souvenir que je garde de lui est celui d'un homme jovial, gentil, toujours souriant, qui m'enregistrait les saisons de planète Noël à la télé pour pallier à mes lacunes culturelles, et qui criait « atchikatchikatchik, aie aie aie », lorsqu'il voulait porter un toast. Je sais aussi qu'il aimait dessiner, j'ai d'ailleurs conservé certaines de ses œuvres dans le fond d'une boite digne d'une boîte à secrets. Une autre chose que je sais de lui, c'est qu'il aimait écrire.

Je trouve ça dommage que l'intelligence ne soit pas héréditaire.

Malgré tout, il m'est agréable de penser que je fais partie de la descendance de quelqu'un qui a laissé une trace de par son esprit et sa spiritualité, sa culture et son savoir. Enfin, c'est peut-être dérisoire, mais moi, ça me réconforte de savoir que coule dans mes veines le sang d'un homme dont l'intelligence est regrettée de tous.

Je retrouvais un chapitre qui lui était destiné, dans un livre «Bâtisseurs de l'impossible ». Après une page autobiographique emprunte de moultes détails sur lesquels je ne m'arrêterai pas, le chapitre se termine sur des notes plus personnelles : « On apprécie sa culture : «linguiste distingué, se souvient l'ancien secrétaire général, on recherchait également sa compagnie pour sa volubilité naturelle ». Il était comme ça, Marcel... Entièrement disponible pour la collectivité, l'engagement humaniste... Il est parti un jour d'été bien avant son tour en laissant à ses amis un recueil de poèmes. Il est parti en empruntant la :

« ruelle des rêves en tunnel

où un cheval d'orgueil,

à la poursuite d'une dulcinée... »

De fils en aiguilles, j'appris donc que bien que je sache déjà que mon grand père aimait écrire, je n'avais pas totalement saisi la porté de cette phrase, puisqu'il avait en réalité publié des recueils de poésie, et qu'il en avait laissé un plein de secrétaire dans sa maison de ville. Je fis promettre à ma grand mère de m'en ramener un la prochaine fois qu'elle nous rendrait visite.

Le débat se centrait donc sur un hommage sincère et exalté qui sortait de toutes les bouches, lorsque le frère de mon grand père fit soudainement apparition dans la conversation. Cette homme que je n'ai pas connu, avait laissé une image toute autre, celle d'un homme drôle, original, très « carpe diem », et aimant prendre des risques un peu démesurés. Bien que très intelligent lui aussi, il avait malgré tout laissé un goût amer de « pas raisonnable » dans la bouche de ma grand mère. Marié à sa jeune sœur, il était décédé dans un accident de voiture avant sa trentième année.

Entre ces deux hommes, lequel m'aurait le plus attiré ? La sagesse ou la folie ? Le rire ou la raison?

Je ne le sais malheureusement que trop bien.

Je me demande dans quelle mesure je me sens irrévocablement aimantée aux gens un peu « fous », «pas raisonnables ». Peut être parce que justement, le fait de connaître enfin l'existence de cet homme donc la personnalité m'était inconnue jusque là, m'explique en fait un trait de caractère plus profondément ancré.

Mais alors, l'hérédité est-elle responsable de ce qui nous constitue ? A partir de quelle mesure pouvons-nous nous construire nous même ?

Pardon pour cette article quelque peu indigeste. J'essayerai de faire plus léger la prochaine fois...


Yaël Naim - Toxic


samedi 13 février 2010

Je t'aime un peu... beaucoup... passionnément...à la folie... Pas du tout ? Vilaine petite fleur.
























Nous approchons de la date fatidique de la Saint Valentin. 

"ça dégouline d'amour", comme dirait Anaïs. 

Partout, dans les vitrines, une pluie de pétales de roses rouges, partout des bougies "love" et des nounours "kiss". Partout, un brouillard de niaiseries dans une gerbe gelée bisounours.

Devant cette fusillade médiatique, j'ai donc décidé de prendre mon courage à deux mains, et de me pencher d'un peu plus près sur cette fête qui a pris plus d'importance qu'Halloween, qui a moins de charisme que Noël, qui est moins calorique que Pâques, moins alcoolisée que le premier de l'an, mais toutefois plus sportive que la Toussaint.

J'ai par ce biais fait quelques petites découvertes fortes intéressantes que j'ai envie de vous faire partager. 

Saviez-vous par exemple que le jour de la Saint-Valentin a longtemps été célébré comme étant la fête des célibataires, et non des couples ? 

(J'ai envie de dire, il y a comme qui dirait eu arnaque quelque part... )

En fait, le jour de la fête, les jeunes filles célibataires se dispersaient aux alentours de leur village et se cachaient en attendant que les jeunes garçons célibataires les trouvent. À l’issue de ce cache-cache géant, les couples formés étaient amenés à se marier dans l’année. Ceci permettait de développer la démographie et stimuler l’expansion des villages.

La Saint Valentin était donc une sorte d'agence matrimoniale des temps jadis.

L’association du milieu du mois de février avec l’amour et la fertilité date de l’antiquité.

Dans la Rome antique, le jour du 15 février était nommé les lupercales ou festival de Lupercus, le dieu de la fertilité, que l’on représente vêtu de peaux de chèvre.
Les prêtres de Lupercus sacrifiaient des chèvres aux dieux et, après avoir bu du vin, ils couraient dans les rues de Rome à moitié nus et touchaient les passants en tenant des morceaux de peau de chèvre à la main. Les jeunes femmes s’approchaient volontiers, car être touchée ainsi était censé rendre fertile et faciliter l’accouchement. 

Une fête quelque peu charnelle, dirons-nous, arrosée par les volutes de l'alcool.  
Manger du gigot en buvant du vin rouge ? Qui dit mieux ?

En même temps, quand on regarde la vie de tous ces  Saint Valentins, on se dit que, finalement, on n'est pas si mal loti.

* Valentin, prêtre de Rome, mort d'après certains auteurs vers 270 le 14 février pour avoir affirmé la foi de sa religion chrétienne. Il donna la vue à la jeune fille aveugle de l'empereur Claude II le Gothique. Ce dernier interdisait aux jeunes hommes de se marier car, croyait-il, les célibataires faisaient de meilleurs soldats. Le prêtre Valentin aurait désobéi aux ordres de l`empereur et marié des jeunes couples en secret. L'empereur le fit lapider.
* Valentin, évêque de Terni, célèbre par ses vertus et ses miracles, décapité vers 273, le 14 février semble-t-il s'il n'y a pas confusion de jour avec celui du décès du prêtre de Rome.
* Valentin, martyr d'Afrique, religieux qui serait décédé ce jour-là, dont on connaît peu de détails de sa vie.


Par ailleurs, au Moyen Age, une opinion accrédita la thèse des oiseaux qui commencent à s'accoupler le 14 février, jour de la Saint-Valentin. Copulation, donc.
Les jeunes filles guettaient les oiseaux dans le ciel. Un moineau signifiait un mariage heureux, mais avec un homme peu fortuné.

Je ne suggèrerai donc qu'une chose : regardez bien le ciel demain... ! (Mais fermez la bouche...!)


(et pour tous les moutons qui ont Facebook : 


Colplay-Speed of sound

dimanche 7 février 2010

Joyeux anniversaire, Blog.




 
Aujourd'hui, 7 février 2010, voici exactement un mois, 5 jours, 9 heures et 55 minutes que tu as vu le jour, Blog.

J'ai donc expérimenté la terrible culpabilité d'avoir raté ton Premier Anniversaire. J'en suis désolée, mais comme je veux me faire pardonner, j'ai donc décidé de te nourrir aujourd'hui, afin que tu puisses sentir ton petit ventre de Blog tout rempli et tendu comme après un bon repas.

Depuis ce jour très spécial de ta création, tu m'as apporté ce qu'on cherche chez un ami, soutien attentif, fenêtre sur le monde et regard indulgent. Tu as été toujours présent, et combien de fois suis-je passé, le souffle court, le cœur battant, prête à cliquer sur le bouton "publier", une larme d'émotion au coin des yeux...

Oh, qu'es-tu devenu, Blog de mes rêves, toi que j'aimais, qui fut pimpant et pétillant, bouche de fraise et nez coquin ? 
Oh, je sais. 
 
Tu es devenu :
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- Fourberie : 51% .


Dans les prochains épisodes, du Rire, des Larmes, du Suspens, et bien plus encore !


Restez, mes fans !





Le cri du sentiment est toujours absurde ; mais il est sublime, parce qu'il est absurde.
[Charles Baudelaire]