dimanche 17 octobre 2010

Dis, tu veux faire quoi quand tu seras grand ?




























Comme j'ai un peu la flemme de pondre un article qui ait le mérite de ne pas être trop chiant ni trop déprimant, et que de surcroit j'ai sous la main exactement THE question qui me taraude l'esprit à ce présent moment, lue dernièrement sur un blog que j'affectionne particulièrement, j'ai décidé de plagier en toute légalité puisque je cite la source et que je ne m'approprie d'aucune façon que ce soit l'article qui suit. Il est d'une vérité tellement criante, qu'il éclabousse d'évidence notre réalité à tous.
Bienvenue dans la génération Peter Pan.


( de http://tournemonmonde.blogspot.com/)
["Dis, qu'est-ce qu'on fera quand on sera grand ?" est donc ma petite troublerie existentielle du moment. Le millésime 2010 de la question-qui-fait-chier. Oui parce-que ça fait quand même quelques mois que ça me pose une sérieuse colle, cette affaire.
Pour mise en bouche, vous pouvez déjà vous délecter de l'ironique formulation de la question, que dis-je de LA question. En effet, c'est maintenant, à 22 ans passés études terminées et un vrai emploi en poche, que l'on est en droit de se demander ce qui va bien pouvoir occuper les journées de notre vie d'adulte. [...]
On notera au passage que faire choisir à un gosse de 16 ans ce qu'il veut faire de sa vie plus tard est une prouesse dont les rouages doivent être mieux gardés que la formule du Coca-Cola. Mais Les mystères de l'Éducation Nationale ne sont pas notre sujet d'études aujourd'hui, bien qu'il y ait matière à recherche. [...]
De toute façon cela importe peu puisque l'étudiant à la fac sera hypnotisé (les cours un lendemain de soirée étudiante ressemblant plus à Shaun of the Dead qu'au Cercle des poètes disparus) au point que quelle qu'en ait été l'issue du "choix" du Collège, on se retrouve dans le même bateau.
Et ce bateau, c'est un peu le FanxBoat de l'emploi : tout le monde se dispute sa place à l'intérieur, bien qu'il soit trop petit pour accueillir l'ensemble des désireux simultanément. On est donc d'un seul coup, catapulté de notre siège au fond de la classe (sur lequel on pouvait dormir all day long sans conséquences) à la file d'attente de l'ANPE (où il est plutôt difficile de tenir en équilibre un lendemain de cuite). Bon, qu'on trouve un taf ou pas de toute façon le problème est là : il faut bosser. Il faut se lever tous les jours et faire tous les jours la même chose, supporter un patron et des tâches au sex-appeal franchement pas 2.0, tout ça pour pouvoir enfin voler de ses propres ailes et aspirer à une vie unique... et semblable à des dizaines de millions d'autres.

Bon là on marque une pause, puisque vous devez certainement pressentir le billet de fénéant qui se plaint parce-qu'il ne veut pas bosser. Pour ma défense : OUI, c'est exactement ça. Vous êtes en train de lire la complainte type du jeune-qui-veut-des-tunes-mais-sans-travailler. Toujours est-il que ce caprice est Mon caprice, et qu'on ne se refuse pas un petit caprice des Dieux.

Reprenons : il faut donc bosser, oui.  A partir de ce jour, vous allez devoir vivre le restant de votre vie en faisant exactement la même chose qu'aujourd'hui, à quelques détails près. Et ce pour, sauf si vous êtes chanceux, vous offrir deux sorties par mois et deux semaines de vacances par an, entassé sur une plage du sud de la France en compagnie de milliers de touristes dans votre cas. Après tout, nos parents y arrivent alors pourquoi pas nous ?

Nous, on n'a pas encore perdu nos rêves de gosses. On croit encore qu'on va faire cosmonaute, pirate ou ninja, joueur de foot professionnel, dessinateur de BD ou chanteur dans un groupe de rock. Et que de toute façon on sera riche, qu'on aura plein de potes qu'on verra tout le temps, et qu'on fera la fête. Sauf que plus que face à n'importe quelle conseillère d'orientation du monde, c'est aujourd'hui, à cette période charnière entre la fin des études et le début de l'emploi, que l'on prend conscience que tout ça c'est comme le Père Noël. Non, je ne serai pas dessinateur ou aventurier. Non, je ne serai pas riche et célèbre. Et oui, il faudrait que j'arrête de faire la fête tous les soirs maintenant.
Mais je n'en ai aucune envie ! Je veux siroter des cocktails fluorescents sur une plage de sable blanc ! Je veux voyager autour du Monde et faire la fête dans chacune des capitales de cette vieille terre ! Mais au lieu de ça, il faut faire comme tout le monde, c'est à dire pas grand chose. L'avenir, tout aussi réussi professionnellement parlant soit-il, eh bien il est d'un ennui à mourir. Il fait pas envie, l'avenir. Être une grande personne ça suxx à mort, à moins d'être pété d'tunes. L'argent ne fait pas le bonheur, tonton Walt et ses copains nous l'ont très bien appris dans les dessins animés. Mais ce qu'on ne nous a jamais dit de façon explicite, c'est que l'argent il fait la différence. Par exemple, la différence entre le mec qui fait du stop et celui qui roule en Merco SLK. Ou la différence entre celui qui bosse 8 heures par jour pour nourrir ses gosses, et le gossderishqui se nourrit 8 heures par jour avec l'argent de son pôpa. Putain, le problème n'est pas la tune ! Non, je ne suis pas obsédé par l'argent et oui, je me fous d'être riche !
Condamné à de toute façon ne pas pouvoir vivre une vie d'enfant toute sa vie d'adulte, et ce uniquement parce-que nos parents n'ont jamais eu la bonne idée de devenir riches, on est maintenant bien obligés de bosser. Insatisfait comme je le suis, je passe le plus clair de mon temps à travailler à l'imagination d'un plan de secours plutôt qu'à l'acceptation de ma condition de citoyen de la classe moyenne. Et en attendant d'avoir trouvé l'idée miracle, tout ce que l'on peut faire c'est se dire qu'il est bien loin, le temps des parties de billes dans la cour de récré en s'imaginant un jour avoir des super pouvoirs. ]


Et vous, qu'est-ce que vous voulez faire quand vous serez grands ?
 

2 commentaires:

J.Earthwood a dit…

Bonsoir, je passais par chez Sousou et j'ai aterri ici, j'ai vu de la lumière, je suis entré sans frapper mais j'ai été frappé par la lumière alors je me suis dit que... je reviendrais bien...
A bientôt.

Nyctalopia a dit…

Bonjour J. Ah, ce brave Sous :)
reviens quand tu veux, pas la peine de frapper ;)