dimanche 4 avril 2010

Flash Back





Oui oui ouiii... Je sais que je te délaisse Blog, inutile de te plaindre. Tu devrais plutôt t'estimer heureux que ta maman ait une vie sociale bien remplie, enfin..


Bon, pour te faire patienter, sache que j'ai déniché dans le fin fond des mes dossiers toujours si parfaitement rangés, grâce à ma petite maniaquerie habituelle et mon sens de l'ordre tellement naturellement beau, quelque chose dont l'existence m'était inconnue.

C'est une sorte de fable que je ne me souvenais même plus avoir écrite, elle doit dater de bien longtemps, période troisième ou seconde, je dirais... J'ai trouvé ça mignon, enfantin tout plein, c'était du temps où ma belle innocence était encore intacte...

Attention attention, en exclusivité, version ni revue, ni corrigée ;)


(Piuk, si tu passes par là, peux-tu me dire si ça te rappelle quelque chose ?)


Consigne : Vous rédigerez un Apologue en prose illustrant d’une autre façon la morale de la fable de la fontaine “les deux taureaux et une grenouille”


Un jour, une femme mit au monde deux fils, des frères jumeaux, de magnifiques bébés. Celui qui naquit en premier était plutôt potelé, de large carrure malgré son jeune âge, et à la voix perçante : elle le nomma “Autorité”. Elle eu plus de difficultés à mettre le second au monde : c’était un petit garçon fragile et chétif, au teint pâle et à l’allure malingre. Celui-ci, contrairement à son frère, ne laissa échapper ni une plainte ni un sanglot. Les parents décidèrent d’un commun accord de lui donner le nom de “Sagesse”.

Durant toute leur enfance, les deux enfants vécurent ensemble sous le même toit, mais chaque moindre détail les opposait. L’un était grassouillet, l’autre plutôt maigre, l’un blond, l’autre brun, l’un capricieux, l’autre patient, l’un amorphe, l’autre énergique, l’un audacieux, l’autre respectueux… Lorsqu’ils eurent atteint leurs 17 ans, les parents leur donnèrent à chacun 10 pièces d’or et les laissèrent partir mener leur vie : Sagesse emprunta le chemin de droite, Autorité pris celui de gauche, et ils s’éloignèrent chacun de leur côté, les yeux remplis de rêves, fixés vers leur vie future.


Les années s’écoulèrent les une après les autres, telles un ruban qui se déroule, les parents se firent vieux et moururent.

Pendant ce temps, les deux jeunes hommes avaient tracé respectivement deux vie totalement différentes l’un de l’autre : Sagesse, avait pris pour femme une charmante fille de meunier dont le père lui avait laissé les quelques terres qu’il possédait. Elle lui avait donné deux beaux enfants, et ils gagnaient tous deux leur vie modestement en honnêtes travailleurs, profitant de chaque minute de bonheur que Dieu leur donnait, vivant dans la gaîté et la bonne humeur bien qu’ils habitaient dans une pauvre petite chaumière.

Non loin de là, Autorité, quant à lui, s’était ingénieusement infiltré à la cour du seigneur, avait progressivement gravi les échelons du corps social et avait finalement épousé la fille de l’architecte du roi, qui malgré son âge déjà bien avancé, faisait une épouse idéale pour endosser le rôle du parfait courtisan. Ils vivaient confortablement dans des somptueux appartements non loin du palais, et Autorité était devenu expert en l’art de faire des éloges, sur un ton mielleux et emprunt de flatteries.


Un beau jour de mai, le roi annonça qu’il voulait organiser une grande chasse à courre pour fêter le mariage de sa fille. Tous les courtisans y étaient cordialement invités, et Autorité se faisait une joie de passer une journée entière en compagnie de sa majesté, ce qu’il lui donnait une occasion en or pour se faire remarquer et gagner les faveurs du roi. Ainsi, lorsque le grand jour arriva, un grand attroupement de chiens et de chevaux quitta le palais, les cavaliers vêtus de leurs grands apparats.


La journée fût exténuante mais combien amusante ! Chacun était enivré par l’exaltation de la vitesse, l’excitation grisante de la course, les chevaux écumant lancés à toute allure dans les petits sentiers de campagne, traversant les champs et sautant les fossés. Chacun espérait secrètement que ce serait lui qui aurait le privilège d’apercevoir la proie le premier.


Lorsque la troupe rentra le soir venu, ils affichaient tous des mines hébétées de fatigue, mais les yeux emplis de ravissement de cette journée d’amusement et de rire.


Sagesse, quant à lui, la mine sombre, marchait à pas lents le long de ses terres, découragé et le cœur emplit d’une rage indescriptible, contemplant sa récolte perdue, ses champs saccagés et le travail d’un année réduit à néant, dont le fruit lui aurait permis de remplacer ses outils usés, et peut être même d'acquérir une vache afin de pouvoir offrir à sa famille un simple de lait en plus de la bolée de soupe quotidienne…

Ainsi, de tout temps, on peut dire que les petits ont pâti des bêtises des grands. Il en est toujours ainsi, les gens de ce monde ne prennent pas la peine de s’interroger sur les conséquences de leurs actes, et parfois un simple petit germe de bon sens éviterait de provoquer vainement le malheur d’un autrui dont on ne connait pas le nom.
 

«Tu vois, ce que que je ne comprends pas, c'est pourquoi l'homme, pourquoi ces foutus humains sont-ils tous si mauvais les uns envers les autres... Aussi mauvais ?! Je ne pourrai jamais comprendre ça... »                                                                                        Into the wild


Hard Sun - Eddie Vedder

2 commentaires:

Sousougil2 a dit…

Le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé.

@++
Sousou - Six tâteurs

Nyctalopia a dit…

c'est bien, c'est bien, je vois que tu connais tes classiques :)